J’ai imaginé ce blog dans le but d’aider les personnes victimes de violences de la part de quelqu’un de proche. Je raconte des pages de ma vie qui auraient dû être des clignotants, des avertisseurs, et cela je l’ai compris après. C’est la somme de toutes ces petites choses qui m’a fait prendre conscience que je vivais avec un pervers narcissique.
Et c’est parce que je m’en suis sortie que je veux partager mon expérience afin d’aider des femmes, des hommes à sortir de cet enfer psychologique.
J’ai rencontré un homme charmant, nous avons d’abord vécu ensemble, puis nous avons rapidement eu un premier enfant et nous nous sommes mariés. Puis les jumeaux sont nés.
Etais-je heureuse?
J’avais mon travail, mes enfants.
Tout s’est fait insidieusement, peu à peu.
Il m’a coupé de mes amis, de ma famille, toute contestation de ma part était inutile.
J’étais endormie, anéantie, l’ombre de moi-même.
Il a fallu du temps, de la souffrance et du courage pour réaliser que je devais partir.
Je suis partie en trois étapes que je raconte plus précisément dans mon livre.
La première fois un jour.
La deuxième une semaine.
La troisième dernière et définitive.
J’ai divorcé, je raconte aussi cette terrible épreuve de combat parmi les avocats, les notaires. Les défenseurs ne sont pas ceux qu’on croit. Ce serait plutôt des profiteurs, j’étais naïve, désespérée, en fait la proie idéale pour tous ces assoiffés d’argent. Même la juge a été bernée.
Je n’étais pas préparée, je n’étais pas aidée.
Je me suis débrouillée seule et je voudrais partager cette expérience pour aider des personnes à éviter certains écueils où je me suis retrouvée.
Toutes ces séquences sont reliées par un lien, c’est le fil qui conduit à la vie : le fil d’Ariane.
Il a fallu sept années pour me sortir des griffes de mon ex-mari qui comptait bien me faire payer ma fuite.
Il était prêt, il faut savoir que les pervers n’ont aucune empathie et sont prêts à tout pour assouvir leur vengeance.
J’avais osé le quitter!!!!
Au début, cela a été horrible, je ne savais plus qui j’étais après ces années de soumission et de contraintes.
Je me suis relevée, et, comme on dit, quand on tombe très bas on ne peut que se relever.
Je vous révélerai précisément comment j’ai fait pour m’en sortir, sur quoi je me suis appuyée, comment j’ai échappé à cet enfermement moral.
Nous sommes à une époque où on dit les choses, on ne les cache plus. Il faut parler, mettre ces moments de vie à la lumière pour guérir les blessures. Cela prend du temps mais tous les jours j’apportais une petite lueur qui m’aidait à voir plus clair.
J’aurais voulu qu’on m’endorme dans un endroit spécialisé et me réveiller et que tout soit fini tellement je souffrais.
Cela ne marche pas comme cela et c’est tant mieux !
Je vous explique, dans ce blog, mon cheminement, mes petites victoires quotidiennes.
C’est très progressif et je me suis sentie plus solide jour après jour.
On m’a dit, pourquoi tu veux te replonger là dedans, pourquoi tu ne clos pas toute cette période de ta vie, cela va te faire du mal.
Eh bien non, je suis définitivement guérie, je me sens à ma place et en phase avec moi-même.
Après le traumatisme de ma séparation, je suis toujours allée vers du mieux, jour après jour.
A l’époque du mouvement Me too, on n’a plus le droit de se taire. Je ne sais pas me battre ni me défendre, mes mots sont mes armes.
J’ai nommé toutes ces séquences de vie « Regarde les poissons ». Pourquoi j’ai choisi ce titre ?
Il y a quelques années, je passais des vacances sur l’île de la Réunion et je participais à un baptême de plongée.
Sur le bateau, mes enfants, mon mari, l’équipage et moi.
Pas très profond, une dizaine de mètres à peine, mais tout l’attirail de plongée
J’ai plongé avec un moniteur confirmé, j’avais confiance mais… Je suis remontée ….
J’ai replongé et je suis remontée …..
J’ai plongé à nouveau et là je suis restée au fond de l’eau. Quelle différence ?
Eh bien le moniteur m’avait dit : « Regarde les poissons »
C’est ce moment magique où on bascule dans une autre réalité, l’instant présent.
Ça a été un pur bonheur de regarder ces poissons multicolores évoluer avec grâce.
Une seconde qui change tout.
Un basculement.
Plus de peur.
J’avais fait l’expérience du lâcher prise et cela m’a aidé par la suite à affronter d’autres difficultés.
Je ne vais pas raconter ma vie de façon linéaire mais par des sortes de clignotants qui auraient pu m’alerter, des scènes qui ont jalonnées ma vie avec mon ex-mari ainsi que des moments de reconstruction.
Le pire, c’est que je m’étais habituée à cette vie-là.
Vous connaissez l’histoire de la grenouille qu’on met dans de l’eau chaude ….
Petit à petit, on augmente la température, elle ne se rend compte de rien et au bout d’un certain temps, elle meurt.
C’est ce qui aurait dû m’arriver, s’il n’y avait pas eu cet instinct de survie qui m’avait réveillée.
Comment pouvez-vous imaginer que l’homme que vous aimez vous veut du mal, c’est cette pensée qui est la plus douloureuse.
Quand je suis partie, j’ai tout laissé dans ma maison, je savais que je la regardais pour la dernière fois et je lui ai laissé ce mot :
Je pars car tu me fais trop souffrir, chaque jour, tu me plantes un clou profondément dans ma chair
Et là, je n’ai plus de place sur mon corps
Si tu m’aimes un peu, laisse moi partir.
Je suis aujourd’hui certaine que je serais morte si j’étais restée. Un jour, quelqu’un m’avait dit :
« Cette maison sera ton mausolée »
Je n’avais pas prêté attention à cette phrase.
Je raconterai plus tard cet épisode dans un article.
Au cours d’un voyage, j’ai surpris le regard d’une bohémienne qui m’avait pris la main, elle m’a regardée et elle n’a rien dit.
« Elle avait vu ! »
Pour moi, la vie n’était pas compliquée, un mari, trois enfants ,un métier,
je n’avais jamais pensé à une séparation, je l’aimais profondément.
Mais on ne sait pas ce qui se passe derriere la porte.
Mon histoire vous intéresse?
Alors suivez mon fil.