Ma mère avait hérité de sa maman une toute petite maison de berger à Saylens, au col de la Chaud.
Je n’avais pas le droit d’y aller.
Mes parents ont entrepris de gros travaux de rénovation pour l’agrandir.
Evidemment, ils en parlaient et j’avais envie de la voir.
Je pris mon courage à deux mains et je demandai à mon ex-mari :
“ J’irai bien rendre visite à mes parents, j’ai envie d’aller voir leur maison de campagne.
– Tu ne vas quand même pas voir ces gros cons (il les appelait les gros enloufs de temps en temps aussi, je traduis les gros cochons). Je t’interdis d’y aller”.
Mais j’étais déterminée, je lui répondis mon intention.
« Si tu y vas, je te crèverai les pneus de la voiture, » hurla- t- il.
J’étais terrorisée, il a tellement crié que ma fille aînée affolée, m’a dit :
“Ecoute maman, vas y mais moi je ne viens pas avec toi”
Je n’ai pas cédé malgré les menaces.
J’ai réussi à y aller de temps en temps (rarement) avec mes enfants, mais je choisissais un jour où il travaillait pour ne pas le déranger et je rentrais tôt .
Parfois, même si je rentrais vers 17 h, heure de sortie de son travail, il m’attendait (il était très libre à la mairie), il m’attendait, il lisait un journal, en fait il faisait semblant de lire.
Et là, nous étions tous terrorisés, on savait qu’on allait payer notre petite liberté. Il prétextait la moindre chose futile pour nous crier après, soit moi soit un de mes enfants.
C’était horrible, on se serait cru en temps de guerre.
Il avait son visage déformé.
Quel contraste avec une paisible journée passée en compagnie de mes parents.
ET LE RETOUR DANS LA DEMEURE DU DIABLE.