Je sentais qu’il fallait que je « delete » toute trace de mon passé.
Tout ce qui était attaché à mon ancien nom de famille.
Et comme par magie tout s’est présenté à moi.
Il a fallu que je refasse mon passeport car il était périmé ; l’employée de mairie m’a suggéré de refaire aussi ma carte d’identité.
Tous les liens se sont ainsi défaits.
Au début de ma séparation, j’avais l’impression d’avoir affaire à un inextricable enchevêtrement de fils.
Et la tâche qui m’incombait était de les dénouer un à un.
Me détacher.
Et plus je le faisais, mieux j’allais.
J’ai fouillé jusqu’aux tréfonds de mon ordinateur.
D’abord, dans la corbeille, puis supprimer la corbeille avec délectation .
C’est comme si tout devait être détruit.
Presque avec violence.
Et transformé en reprenant mon nom de jeune fille.
C’est très important de faire un grand ménage.
Ça prend du temps mais c’est nécessaire.
Le nom, les adresses mail, tous les organismes.
Les amis, les contacts, les papiers de la voiture.
Car évidemment tout était à SON NOM.
Cela me rappelle une histoire qui s’était déroulée quand Bastien avait eu son scooter.
Nous étions allés acheter un scooter pour mon fils dans un magasin à Tain l’Hermitage.
Et au moment de faire les papiers, mon ex s’était éloigné pour répondre à un coup de fil,
la vendeuse me demande alors ma carte d’identité pour remplir les papiers du véhicule.
Gênée, je lui dis :
“Mon mari a bientôt terminé “
Elle me répond que l’un ou l’autre ça n’a pas beaucoup d’importance , c’était pour son dossier.
Je lui donne les informations.
Puis nous rentrons et là déjà dans la voiture,
j’ai senti le malaise.
Il ne desserrait pas les dents.
Arrivés à la maison, il explose :
“Comment tu as pu donner ta carte d’identité ?
– Et bien comme tu étais sorti du magasin, la vendeuse me l’a demandée.
– Tu aurais du venir me chercher, je ne veux pas ton nom sur quoi que ce soit, sur les papiers du scooter, il y aura écrit ton nom alors que tu SAIS que je ne veux rien avoir affaire avec ces GENS -LÀ «
Ces gens -là, c’est mes parents, c’est les gens de ma famille.
Tous les jours, il se moquait de mon nom de famille, en rigolant, il me trouvait un surnom ridicule, il insultait mes proches.
J’étais terrorisée, je ne comprenais son acharnement à dévaloriser mon nom et ma famille.
Ne pas hésiter à supprimer tout ce qui vous fait du mal pour réparer.
Quel soulagement !
Ne plus porter le nom de celui qui vous a humiliée, annihilée, écrasée, tuée.
C’est salvateur !