La voiture est un moyen de se déplacer qui peut donner une sensation de liberté, de bien-être parfois.
Avec lui non.
C’est tout le contraire même, il m’a à sa botte je ne peux rien faire, je suis coincée et j’ai du mal à respirer.
La première fois, au tout début de notre rencontre, j’avais encore l’énergie je me souviens qu’après une dispute, je suis sortie de la voiture.
Par la suite, non, je suis restée, j’ai tout supporté, ses colères, ses absurdités, ses reproches, ses règlements de comptes, tout.
Pour m’évader un peu de cette folie, calée au fond de mon siège, subissant le flot de reproches, je cherchais des yeux un endroit où je pourrais me réfugier, plus tard, quand j’aurais la FORCE.
« Tiens, pensais-je, cet hôtel ferait bien l’affaire,et j’imaginais ma fuite. Cet endroit ne conviendrait pas, je me disais que le parking était trop voyant, il fallait que je trouve un hôtel où je puisse garer ma voiture derrière pour ne pas qu’il la voit “
Je m’échappais comme cela. Je survivais en pensée, j’étais persuadée que ma seule issue serait de fuir, fuir vite, le plus rapidement possible, le plus loin possible.
Je me souviens d’un matin où nous devions partir quelques jours en Bourgogne.
Il avait laissé des papiers sur le siège passager où je devais m’asseoir et nous étions prêts à partir.
Il entre dans la voiture.
“Qu’as-tu fait des papiers qui étaient sur ton siège ?
– Eh bien, je les ai mis de côté dans la portière.
– Ils sont où, tu as touché à MES PAPIERS, tu les as mis où ???”……
Et là, il partait dans une colère monstre et ne m’adressait pas la parole de tout le trajet.
Je ne peux pas retransmettre par des mots son intonation et la fureur, la rage qui sortait de sa bouche. Tout était amplifié, comme si j’étais coupable d’une faute gravissime. Même aujourd’hui, des années plus tard, j’ai une boule au ventre en y repensant.
J’étais alors comme anesthésiée, ne comprenant toujours pas la raison de sa colère et ne pouvant même pas lui demander pour ne pas provoquer une autre crise, et je me sentais prisonnière, ne sachant que faire.
La voiture devenait une bulle de tensions et cet habitacle réduit accentuait encore ce malaise entre nous.
“Qu’avais je fait ?”
“Qu’avait dit ?”
“Pas dit ?”
“Pourquoi me déversait-il sa rage pour un papier déplacé?”
Je ne pensais qu’à fuir dans ma tête, mais je ne le pouvais pas, c’était impossible. C’était comme si on m’avait endormie, je ne pouvais pas bouger.
Plus tard, quand ça ira mieux, quand j’aurais la force, quand ce sera le moment.
Je me trouvais toutes sortes de raisons pour ne pas partir, car je ne pouvais pas partir.
PAS ENCORE.
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