Julia est née la première, elle a rempli mon cœur de joie.
Je suis retombée enceinte l’année de ses quatre ans.
Quand on lui demandait si elle préférait une petite sœur ou un petit frère,
elle répondait :
“Une petite sœur et un petit frère !
– Non, dis nous ce que tu aimerais.
– Une petite sœur et un petit frère”
Répondait-elle avec conviction.
A l’échographie, le médecin lui a posé la question et ma fille a donné la même réponse.
Alors le radiologue m’a regardée et m’a dit :
“Votre fille a raison !
– Comment ?
– Vous avez deux bébés !!!!”
J’ai été sous le choc pendant plusieurs jours car je ne m’attendais pas du tout à cette nouvelle.
Mais c’était une très bonne nouvelle.
Quelque temps après, en fin de grossesse, je devais me rendre au laboratoire pour un contrôle de toxoplasmose, mon ex était fâché contre moi, il a refusé de m’accompagner.
J’arrive au cabinet, le médecin me dit :
“Quelqu’un vous accompagne ?
– Non, lui répondis-je, je suis venue en voiture.
– Dans votre état, ce n’est pas raisonnable, votre mari aurait dû vous accompagner.”
J’en étais à un peu plus du septième mois, j’étais fatiguée mais en forme et je me suis rendue chez ma cousine.
Ma sœur nous a rejoints, le soir, j’en parle à mon mari.
Il m’a injurié et m’a poussée.
J’étais désespérée.
Quelques jours après, j’ai accouché, les jumeaux sont nés avec cinq semaines d’avance.
Ils étaient attendus le 1er avril et ils sont nés le 26 février.
Puis je n’ai jamais pu remonter la pente, les bébés, les biberons, les couches, ça occupe.
Je ne sortais plus, n’avais plus d’amis, plus de famille.
Je m’enfonçais dans une profonde léthargie.
Et tout se passait bien avec mon mari.
Je n’avais plus la force de répondre.
Je ne savais plus qui j’étais, ce que j’avais envie.
J’avais perdu l’habitude d’être spontanée, je réfléchissais à tout ce que je lui disais.
Si j’émettais un souhait, alors il faisait exactement le contraire.
JE NE DISAIS PLUS RIEN.
JE N’EXISTAIS QU’À TRAVERS LUI.
Heureusement que mes enfants m’ont apporté beaucoup d’amour, mais j’étais alors empêtrée dans mes problèmes conjugaux qui me pesaient.
J’étais très fatiguée car mon mari ne m’aidait pas.
Personne ne m’aidait d’ailleurs et je gérais tout.
Le rôle d’un époux n’est –il pas de soulager et de seconder sa femme pour qu’elle donne le meilleur pour ses enfants ?